être orphelin illustré : « Enfant qui a perdu son père ou sa mère, ou les deux ».

Une population méconnue

Interrogez votre entourage et vous constaterez probablement que la définition donnée au terme « orphelin » ne sera pas toujours la même.

Si, dans l’inconscient collectif, un enfant orphelin est un enfant ayant perdu ses deux parents ou un enfant abandonné, le dictionnaire, lui, lève toute équivoque :

Orphelin :

« Enfant qui a perdu son père ou sa mère, ou les deux ».

En France, on ignore le nombre exact d’orphelins… Pourquoi ? Parce qu’ils sont très difficiles à identifier statistiquement.

Être orphelin signifie d’abord et avant tout être exposé à des risques sociaux, familiaux, matériels et relationnels. C’est faire face à ce à quoi l’on n’a jamais été préparé. C’est se confronter aux impacts à long terme de cet événement, aux répercussions profondes qu’il aura tout au long de la vie.

Une souffrance aux mille et un visages

Chaque situation de deuil est unique, et particulièrement délicate lorsqu’elle survient dans l’enfance ou l’adolescence. Les réactions émotionnelles provoquées par le décès du parent sont diverses. C’est ce qui rend si difficiles le travail d’accompagnement et la mise en place de dispositifs de soutien à l’échelle nationale.

Les sentiments de tristesse, de colère et d’angoisse sont les plus fréquents. Viennent ensuite le sentiment de culpabilité, la volonté de se dépasser… Près d’un orphelin sur cinq a des idées suicidaires, notamment si le parent décédé s’est lui-même donné la mort.

Lorsque l’enfant est très jeune, il est le plus souvent écarté de cet événement qui ébranle la famille et des rituels qui y sont associés. Il sent qu’il ne doit pas en parler ou poser de questions. Pourtant, même très jeune, l’enfant comprend qu’il se passe quelque chose de très grave. La loi du silence prévaut, laissant le mal-être s’installer.

Un impact fort sur leur devenir

Pour un orphelin, la perte d’un parent a des conséquences réelles sur ses relations familiales et sentimentales. Perdre un parent (ou les deux) pendant l’enfance ou l’adolescence complique les relations amoureuses et perturbe les mécanismes d’attachement à l’autre, du fait de la peur de perdre une nouvelle fois l’être cher.

Le décès crée immanquablement un déséquilibre dans les relations entre les membres de la famille, modifiant profondément les relations entre frères et sœurs ou entre enfant et parent survivant. Les répercussions se font aussi sentir au niveau scolaire. Troubles du comportement (agitation, révolte, ou a contrario passivité, rêverie), difficultés à se concentrer, sentiment de honte et isolement sont des signes de souffrance, les causes d’éventuels décrochages scolaires.

Pour certains orphelins, le surinvestissement dans leurs études, la volonté d’être meilleurs pour honorer le parent disparu, peuvent aussi être une façon d’exprimer leur souffrance et leur désarroi. Le deuil se mue alors en véritable force de vie supplémentaire, caractérisée par l’envie de réaliser de grandes choses et le dépassement de soi.

Par la suite, le deuil peut également influencer le choix d’un cursus scolaire, souvent raccourci pour des raisons financières, et le choix de la profession : il n’est pas rare de voir des orphelins exercer des professions tournées vers les autres, comme la psychologie, la médecine, l’enseignement, le droit ou l’aide sociale.

Douleur, silence, honte, détresse, solitude… chaque orphelin se sent d’abord et avant tout différent des autres. Sans repères, sans cadre d’écoute ni soutien psychologique, les souffrances ne font qu’augmenter avec le temps. C’est pourquoi il apparaît si essentiel de créer pour eux les conditions de la reconstruction, de la confiance et de la dynamique de vie.

L'infographie "Ecole et orphelins, chiffres-clés" est illustrée par un dessinateur de bande dessinée. Elle met en scène enfants, parents et enseignants. Un enfant par classe est orphelin en moyenne en France. 72 % sont orphelins de père, 22 % de mère et 6 % des deux parents.

Un enfant par classe est orphelin

En France, en moyenne un enfant par classe est orphelin. La Fondation d’entreprise OCIRP s’est donné pour mission de faire connaitre et reconnaitre la situation des orphelins en France. S’appuyer sur des données chiffrées était indispensable.

C’est pourquoi la Fondation OCIRP a réalisé, en partenariat avec l’Ifop, une grande enquête nationale inédite intitulée « École et orphelins : mieux comprendre pour mieux accompagner ». Cette première enquête a permis de révéler l’impact de l’orphelinage sur la réussite scolaire des élèves.

En 2020, un second volet a suivi sur les préoccupations des enseignants face à l’accompagnement des élèves orphelins et en situation de deuil : « Les enseignants face au deuil à l’heure de la Covid ». Celle-ci fait apparaître chez les personnels éducatifs, la volonté d’être mieux formés, mieux accompagnés et sont en attente de ressources, afin de répondre à ces situations.

Face aux résultats de cette enquête, la Fondation d’entreprise OCIRP poursuit son objectif de sensibilisation au vécu des orphelins avec l’édition d’un guide pratique, pour aider à mieux comprendre la situation des enfants en deuil : « Être orphelin à l’école ». Ce guide est destiné aux enseignants et personnels de l’éducation.

illustration d'enfants devant leurs pupitres, au trait noir. un enfant isolé au trait orange. 1 enfant par classe en moyenne est orphelin à l'école. 77 % estiment que le décès de leurs parents a eu un impact négatif sur leur scolarité 66 % se sont sentis différents des autres élèves.

Quelques chiffres

Ces chiffres sont issus de la 1ère enquête nationale Fondation OCIRP/Ifop, « École et orphelins : mieux comprendre pour mieux accompagner » en 2017.

  • Un enfant par classe est orphelin en moyenne en France. 72 % sont orphelins de père, 22 % de mère et 6 % des deux parents.
  • 44 % ne souhaitaient pas retourner à l’école après la perte de leur(s) parent(s).
  • 66 % des élèves orphelins se sont sentis différents des autres lors de leur retour à l’école.
  • 31 % des élèves ne voulaient pas en parler et 30 % ne voulaient pas qu’on leur en parle.
  • 59 % des élèves orphelins ont fait comme si de rien n’était.
  • 77 % estiment que le décès de leur(s) parent(s) a eu un impact négatif sur leur scolarité.