500 000 orphelins de moins de 21 ans
L’orphelinage en chiffres
Les données sur les orphelins ont été longtemps difficiles à vérifier : des chiffres rares, des estimations non scientifiques, des situations familiales diverses, et une définition du statut d’orphelin aléatoire… Nous disposons aujourd’hui de plusieurs études réalisées par les organismes de statistique officiels.
Deux estimations en ressortent :
En 1999, parmi les enfants, adolescents et jeunes adultes âgés de moins de 25 ans, 800 000 personnes ont été confrontées précocement au décès d’un ou des deux parents, dont 330 000 mineurs. (Enquête Familles)
En 2018, ils sont 500 000 orphelins de moins de 21 ans, soit 3 % des 17 millions de cette classe d’âge. En moyenne, cela représente un élève par classe au collège et deux au lycée. (Ined)
- Un adulte sur dix a perdu un de ses parent pendant l’enfance
- Moins d’orphelins parmi les jeunes générations
- Neuf orphelins de père sur dix ont vécu avec leur mère
610 000
En 2015, ils sont environ 610 000 orphelins de moins de 25 ans, dont 250 000 mineurs. (Ined)
800 000
En 1999, ils sont 800 000 jeunes de moins de 25 ans qui ont perdu un ou deux de leurs parents. (Enquête Familles)
Les études sur les orphelins
- Cécile FLAMMANT – Population & Sociétés 580 – Institut National d’Etudes Démographiques (Ined) – L’orphelinage précoce continue de diminuer au début du XXIe siècle – août 2020 – Cette recherche a bénéficié d’un financement de la Fondation d’entreprise OCIRP. Un site Ined « orphelins » regroupe les éléments issus de ce partenariat.
- Réalisée en partenariat avec l’Ifop, l‘enquête nationale inédite École et orphelins : mieux comprendre pour mieux accompagner (2017) constitue le premier programme de ce type développé par le pôle « études et recherche » de la Fondation d’entreprise OCIRP en collaboration avec ses partenaires.
- Nathalie BLANPAIN – Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) – Études et résultats – 668 – Perdre un parent pendant l’enfance : quels effets sur le parcours scolaire, professionnel, familial et sur la santé à l’âge adulte ? – oct. 2008
- Cécile FLAMMANT, Sophie PENNEC, Laurent TOULEMON – Combien d’orphelins en France ? Dans quelles familles ? in Recherches Familiales n°17 – « Enfants orphelins aujourd’hui en France » – Unaf – 2020
- Alain MONNIER et Sophie PENNEC – Le nombre d’orphelins : une inconnue démographique – in Enfants d’aujourd’hui, diversité des contextes, pluralité des parcours (Actes du colloque de Dakar, 2002) – Association Internationale des Démographes de Langue Française (AIDELF) – 2006
- Alain MONNIER, Sophie PENNEC – Chapitre 18. Orphelins et orphelinage – Sixième partie. Le décès de proches dans l’histoire familiale – in Histoires de familles, histoires familiales : Les résultats de l’enquête Famille de 1999 sous la direction de Cécile Lefèvre et Alexandra Filhon – Collection Cahiers n° 156 – Ined – 2005
- Alain MONNIER, Sophie PENNEC – Population & Sociétés 396 – Institut National d’Etudes Démographiques (Ined) – Trois pour cent des moins de 21 ans sont orphelins en France – déc. 2003
Nathalie Blanpain apporte son éclairage
« Même si cela est devenu plus rare au fil des générations, être orphelin de père ou de mère avant l’âge de 20 ans concerne, en 2006, 11 % des adultes de 20 à 75 ans, la plupart d’entre eux étant devenus orphelins de père.
Perdre un parent pendant l’enfance concerne davantage les enfants d’origine sociale modeste (7 % d’orphelins de père parmi les enfants d’ouvriers contre 3 % parmi les enfants de cadres) et issus d’une fratrie nombreuse.
C’est un risque social qui peut modifier la destinée d’un individu. Les données montrent en effet que devenir orphelin avant l’âge de 20 ans peut rendre plus difficile l’accès à un diplôme (le décès du père diminue de 6 points les chances d’obtenir le baccalauréat), ce qui peut conditionner la suite du parcours professionnel. Des études plus courtes incitent également à entrer dans la conjugalité et à fonder une famille plus précocement.
Enfin, les personnes ayant perdu un parent pendant l’enfance déclarent un peu plus souvent que les autres un mauvais état de santé physique, ce qui peut s’expliquer par leur niveau de diplôme ou leur profession, ou par d’autres facteurs comme de moins bonnes conditions de vie pendant l’enfance. »
Nathalie Blanpain – Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)